Communiqué de presse
Financement de la transition écologique : 7 milliards, vraiment ?
Paris, le 17 juillet 2023
Le gouvernement a publié hier les plafonds de dépenses du Projet de Loi de Finances 2024, le “tiré-à-part”. Si 7 milliards d’euros supplémentaires ont été annoncés par la Première Ministre pour la transition écologique, on y observe que le budget du Ministère de l’écologie n’augmente que de 2,3 milliards d’euros, que les crédits consacrés à la rénovation thermique en particulier n’augmentent que de 500 millions d’euros, et que l’essentiel des financements vont aux entreprises et à la “décarbonation” de l’industrie.
Le gouvernement publiait ce dimanche 16 juillet son “tiré-à-part”, c’est-à-dire les plafonds de dépenses par ministère du projet de loi de finances 2024. Ce document, peu détaillé, révèle quand même quelques surprises quant aux 7 milliards d’euros annoncés par la Première Ministre pour financer la transition écologique.
Premier étonnement, le budget du Ministère de l’écologie, hors bouclier tarifaire, n’augmente que de 2,3 milliards d’euros, et même seulement 1,2 milliards en périmètre réduit.
On nous objectera que les crédits de la transition écologique peuvent se trouver logés dans d’autres ministères. Et c’est le cas, le plan France 2030 est ainsi doté 7,7 milliards d’euros pour la transition écologique et numérique, accueillant les financements pour la “décarbonation de l’industrie” et la “compétitivité verte” (600 millions d’euros). De l’argent, il y en a donc, mais pour les entreprises. Par contre nous attendons toujours la réponse du gouvernement quant aux contreparties liées à ce financement public.
En revanche, pour accompagner les ménages, et particulièrement les plus précaires, dans ce défi de la transition et l’adaptation au dérèglement climatique, quels sont les financements ? Seuls 1,1 milliard d’augmentation du budget des transports, pour développer les trains de proximité dont les RER métropolitains, les lignes de desserte fine du territoire, le fret ferroviaire et soutenir le financement des transports en commun et modes doux. Pire encore, seuls 500 millions d’euros supplémentaires sont prévus pour la rénovation thermique des logements, moins que pour la “compétitivité verte” ! Alors même que 5,2 millions de ménages français vivent aujourd’hui dans des passoires thermiques, logements énergivores, glacés l’hiver et irrespirables l’été.
