À l’issue des élections européennes, Emmanuel Macron a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Dans l’esprit de la Constitution de 1958, cet outil doit permettre de sortir d’une crise politique ; en l’occurrence, il a provoqué une crise institutionnelle.
Suite aux élections anticipées, l’Assemblée est fragmentée. Elle est dominée par trois blocs, dont le plus important numériquement est le Nouveau Front Populaire. Un exercice démocratique de nos institutions aurait conduit à une logique de compromis avec le bloc le plus nombreux, afin d’assurer une forme de stabilité.
Cela n’a pas été le choix du gouvernement Barnier ni celle du gouvernement Bayrou.
Le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale ont été l’occasion d’un débat collectif, mené en bonne intelligence, en allant chercher des majorités au sein de l’Assemblée. Le Parlement, au terme de débats de fond, a réalisé sa mission : débattre et amender le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale, au nom de la représentation nationale.
Mais, le Gouvernement Barnier a choisi de recourir à l’article 49-3 de la Constitution, sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, engageant sa responsabilité. C’est au déclenchement du 49.3 que répond la censure.
De la même manière, malgré des négociations dans lesquelles les Ecologistes ont pris toute leur place, aucune proposition des écologistes ou de la gauche n’a été véritablement reprise dans la déclaration de politique générale de François Bayrou.
Le vote de cette censure ne relève pas de calculs politiques ou d’inconséquence mais simplement de l’incapacité à voir l’exercice de la démocratie ainsi piétiné. Ne pas censurer, aurait été cautionner ces pratiques.
Malheureusement, nous ne pouvons que constater que le Président et les premiers ministres successifs qu’il nomme nient la volonté de rupture exprimée dans les urnes en juillet dernier et ignorent les urgences sociales, climatiques et démocratiques.
Les Ecologistes demeurent mobilisés pour porter la voix de celles et ceux qui demandent ce réel changement de politique, sur des propositions qui peuvent rassembler une majorité, si le Président choisit enfin d’écouter.