Nous rejetons l’idée que les erreurs de l’ancienne majorité présidentielle doivent être réglées au détriment des services publics et de l’engagement écologique.
La situation budgétaire actuelle découle de la politique économique adoptée par le gouvernement pendant sept ans, en particulier des réductions d’impôts pour les grandes entreprises et les ménages les plus riches. Ces décisions étaient censées stimuler l’économie, mais elles ont échoué. En plus d’un creusement des déficits, les inégalités se sont accentuées, la désindustrialisation se poursuit et notre pays souffre d’un manque d’investissements publics pour la transition écologique.
Malgré cela, le gouvernement envisage des coupes importantes dans les dépenses publiques, affectant le financement des services publics, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales. Si cette approche se concrétise, l’économie risque de ralentir considérablement en 2025, entraînant une baisse des commandes pour les entreprises, une hausse du chômage et une aggravation de la pauvreté.
La vie quotidienne des Français sera encore plus compliquée : moins de professeurs dans des écoles déjà en difficulté, une réduction des soins remboursés, moins de transports publics, etc. À long terme, notre pays ne sera pas préparé à affronter la crise climatique, avec des bâtiments publics et des logements devenant insupportables en raison des chaleurs extrêmes.
Ce gouvernement semble privilégier les coupes dans les services publics, au détriment des retraités et de la transition écologique, plutôt que de demander un effort fiscal aux plus favorisés, menaçant ainsi notre pacte social. Ce gouvernement fragile ne pourra probablement pas supporter les conséquences de sa politique antisociale et antiécologique.
Les annonces du Premier ministre en matière de fiscalité, surtout superficielles, montrent que le programme du Nouveau Front Populaire (NFP) répond aux enjeux actuels : les plus riches et les grands groupes doivent contribuer équitablement. Les propositions du NFP visent à rétablir la justice fiscale et sociale en faisant participer ceux qui n’ont pas payé leur juste part, afin de financer les investissements nécessaires, soutenir l’activité et réduire progressivement le déficit.
Nos solutions
Pour supprimer des niches et dispositifs inefficaces, faire contribuer les plus riches et les grands groupes à l’effort national, faire peser l’effort de transition sur les plus gros pollueurs et redonner des moyens aux collectivités, le Nouveau Front populaire propose de dégager 49 milliards d’euros ainsi répartis :
10 mesures phares pour 2025
Mesure | Recettes (milliards €/an) |
Fin des exonérations patronales au-dessus de 2 SMIC | 8 |
Recentrage Crédit impôt recherche | 3 |
ISF avec volet climatique + Exit tax | 15 |
Suppression du Prélèvement forfaitaire unique | 2,5 |
Taxe sur les héritages dorés | 7 |
Taxe exceptionnelle superprofits et super-dividendes | 5 |
Taxe transactions financières | 2 |
Fin des privilèges de l’aérien | 1,5 |
Redonner des marges aux collectivités locales | 5 |
Total | 49 |
Notre dossier de presse en intégralité :
Ces mesures sont les principales propositions élaborées par toutes les formations du Nouveau Front Populaire, qui pourront être enrichies par des initiatives des groupes parlementaires, individuellement ou ensemble.
Contexte macroéconomique
Le déficit budgétaire de la France s’élève à environ 6 % du PIB en 2024, avec une prévision de plus de 7 % pour 2025, contre un engagement de 4,1 % auprès de la Commission européenne. Les marchés financiers montrent des signes d’inquiétude à court terme, avec un écart de taux entre la dette française et allemande qui a doublé depuis l’annonce de la dissolution en juin 2024. Cependant, cet écart reste limité sur le long terme (80 points de base) et la baisse des taux par la BCE devrait réduire progressivement le coût de l’endettement.
Des investissements sont urgemment nécessaires pour redresser la situation : la France a un déficit d’investissement public de 30 milliards d’euros par an pour la transition écologique. Les dépenses en éducation et recherche ont diminué ces 30 dernières années, alors que leur relance est unanimement reconnue comme essentielle.
Il existe des ressources sous-taxées : le système fiscal français est progressif, sauf pour les ménages les plus riches et les multinationales qui exploitent largement l’optimisation fiscale.
Concernant la réduction du déficit : grâce aux mesures fiscales proposées, notre pays pourrait réduire le déficit à terme tout en augmentant immédiatement les investissements dans les services publics et les secteurs d’avenir.