Madame Eva Sas appelle l’attention de la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques sur les conséquences des Jeux de Paris 2024 sur les personnes précarisées et à la rue en Ile-de-France.
Les Jeux Olympiques s’annoncent pour certains comme un moment de rayonnement et d’union de la nation, digne des grands événements sportifs que la France a souvent l’occasion d’accueillir sur son sol.
Mais alors que partout nous scandons notre devise : “Liberté, égalité, fraternité”, cela ne semble pas être le programme de ces Jeux, dont un des objectifs est clairement d’écarter les sans-abris, les exilés et l’ensemble des personnes précarisées, de cette célébration collective.
4.100 ressortissants étrangers auraient ainsi été déplacés de la Seine-Saint-Denis après le démantèlement de leur lieu de vie, selon les associations.
Au début du mois d’octobre, la Préfecture a tenté d’interdire les distributions alimentaires dans le nord de Paris ; une décision honteuse heureusement retoquée en justice.
2.200 logements CROUS seront réquisitionnés pendant les Jeux dans une des régions qui manque le plus de logements étudiants, suscitant les plus grandes inquiétudes. L’indemnisation prévue, 100€ et deux places sur une épreuve, est insuffisante et ne saurait compenser la perturbation des conditions de vie et d’études conséquente à cette réquisition.
La création de “sas d’accueil temporaires régionaux” permettant d’accueillir en régions les sans-abri d’Ile-de-France où l’hébergement d’urgence est saturé et les places d’hôtel occupées pendant la période des Jeux, nécessite un accompagnement et des conditions pérennes d’accueil sur les territoires qui ne sont pas aujourd’hui réunies, alors que les transferts ont déjà commencé.
Et c’est pour alerter sur le risque de déshumaniser et d’invisibiliser les personnes précaires dans l’organisation des Jeux Olympiques de Paris que 75 associations fondaient cette semaine le collectif “Le revers de la médaille”, dénonçant la possible accélération des politiques d’exclusion des personnes indésirables pendant la période de ces jeux.
Madame la Députée souhaiterait donc souligner la nécessité d’une véritable gestion collective et démocratique de l’organisation des Jeux, associant les professionnels qui travaillent quotidiennement avec les personnes précarisées en Ile-de-France. Madame Sas demande ainsi à Madame Oudéa-Castéra si elle accepte d’intégrer ces organisations aux comités de pilotage des Jeux Olympiques.
Madame la Députée demande par ailleurs à Madame la Ministre de garantir la continuité de la prise en charge des personnes en situation de précarité et d’exclusion, avant, pendant et après les Jeux.