PLF 2024 : Proposons un nouveau projet agricole

A l’hémicycle, je prenais la parole sur le modèle d’agriculture que dessine le budget pour 2024. Ce modèle repose sur la contradiction : d’un côté, 250 millions pour soutenir les agriculteurs en difficulté et faire face aux calamités, de l’autre vous un sous-financement du bio et des mesures agro environnementales et climatiques.

Au cœur de cette contradiction, ce sont bien deux modèles agricoles qui s’affrontent. D’un côté, l’agro-industrie de plus en plus numérisée et dépendante aux produits phytosanitaires, qui nourrit moins les hommes que les animaux et épuise les sols ; de l’autre, l’agriculture paysanne et résiliente, qui nourrit encore à l’échelle mondiale 70% de la population, qui préserve les communs, crée des emplois (en moyenne deux fois plus pour l’agriculture bio) et favorise une alimentation de qualité et locale.

Ces deux modèles ne peuvent coexister durablement, le “en même temps” agricole est une nouvelle contradiction : pourquoi parler de transition si finalement les deux modèles doivent continuer d’exister ?

Ces deux modèles utilisent les mêmes sols, la même eau, mais l’un continue de polluer quand l’autre en subit les conséquences. Par exemple, des cultures en bio sont détruites par le Prosulfocarbe, un polluant chimique si volatile et dangereux.

Ces deux modèles sont aidés, mais l’un capte les terres les plus arables et le plus d’aides publiques quand l’autre peine à se développer.

Tant que la PAC restera inéquitable, puisque la moitié des subventions allouées revient à 20% de bénéficiaires quand 80% doivent se partager le reste, les paysans français seront découragés de se lancer dans l’agriculture paysanne et biologique. 

Pour une ambition à la hauteur de l’enjeu, il aurait fallu :

  • un soutien accru à l’agriculture bio tant face à l’urgence que pour encourager les conversions et les maintenir,
  • un plan pour accompagner la diversification des cultures synonyme aussi d’une possible résilience des modèles économiques paysans,
  • des plans de sortie des pesticides et autres phytosanitaires accompagné d’échéances claires et de moyens, 
  • Une vraie ambition pour la formation des paysans de demain.

Derrière Charles Fournier, Député d’Indre-et-Loire, le groupe écologiste de l’Assemblée nationale propose de réconcilier paysans et consommateurs en engageant avec sérieux et détermination une transition agricole vertueuse. Au triptyque déshumanisé “robotique, génétique, numérique”, nous opposons un projet : protéger et nourrir. Un modèle qui s’inspire du meilleur de nos histoires paysannes et s’adapte aux réalités difficiles du dérèglement climatique.

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