Mieux partager la valeur entre Capital et Travail ?

Mais qu’est-ce que la “Prime Macron” ? habilement rebaptisée prime de “partage de la valeur”, ce dispositif permet aux employeurs de rémunérer leurs salariés sans augmenter leurs salaires et de payer peu d’impôts. D’autres dispositifs complémentaires existent, mais redistribue-t-on correctement la valeur dans les entreprises ?

Il y a quelques jours, je finalisais le rapport d’information sur le partage de la valeur dans les entreprises dont je suis co-rapporteure. Voici les leçons que j’en ai tirées :

L’augmentation des salaires est trop volontiers oubliée comme moyen de partager la valeur dans les entreprises. Il faut rester conscients collectivement, quoi qu’en dise le Gouvenrment, que ce n’est pas au travers de baisses d’impôts ou en laissant faire l’évasion fiscale que l’on va augmenter le pouvoir d’achat des Français. C’est également mensonger de faire croire qu’on va aller vers une meilleure répartition de la valeur par des dispositifs ponctuels et défiscalisés.

Le Gouvernement et les députés de la majorité se sont montrés volontaristes et pourraient vouloir, dans les prochaines semaines, séparer les temps de négociations dans les entreprises. C’est une première victoire pour les salariés, et nous veillerons à ce que la majorité relative aille jusqu’au bout sur ce sujet. Toutefois il reste encore de nombreux défis : à quand des aides conditionnées ? Par exemple, on pourrait conditionner les aides publiques très simplement en disant que le PDG ne doit pas toucher plus de 20 fois le rapport médian de son entreprise pour recevoir le soutien de l’Etat, où qu’il s’engage de façon chiffrée que la réduction de ses émissions de Gaz à effets de serre (en prenant en compte les scopes 1, 2 et 3).

Des objectifs accessibles et simple, c’est possible ! Par exemple, nous avons adopté mondialement un taux minimum d’impôt sur les sociétés. Malgré la complexité du tissu économique et la diversité de nos entreprises, il est possible de créer facilement des outils économiques applicables partout. C’est ce que propose ici le COPIESAS, rattaché à la Première Ministre, qui revendique de ramener le partage de la valeur à 10% du résultat comptable.

L’ANI (Accord National Interprofessionnel) est un autre acteur incontournable. Il permet de faire avancer les discussions et les accords transversaux. Mais peut-on aller plus vite ? plus loin ? bien sûr, et surtout dans une économie chahutée par les crises à répétition et l’inflation galopante; il ne faut pas avoir peur d’être volontariste.

Pour Plus d’informations, vous retrouverez en début d’article un accès rapide au rapport complet, hébergé sur le site de l’Assemblée nationale.

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